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Veille media du 30 août au 5 septembre 2025
L'humeur globale
L’actualité de la semaine est marquée par la poursuite des négociations entamées par le gouvernement et les groupes politiques à l’aube du vote de confiance qui se tiendra le 8 septembre prochain. En parallèle, le président de la République a appelé les partis membres de la coalition gouvernementale à élargir le « socle commun » aux élus du Parti Socialiste, qui tente de s’imposer dans la perspective de la nomination d’un nouveau Premier ministre.
En dépit des faibles marges de manœuvre dont il dispose, le gouvernement actuel continue de s’impliquer dans les négociations avec les partenaires sociaux, notamment en ce qui concerne les exonérations de cotisations et la réforme de l’assurance-chômage. L’ouverture de chantiers annoncés par la ministre Astrid Panosyan-Bouvet apparaît ainsi hypothétique aux yeux de certains représentants d’organisations patronales et syndicales.
Dans ce contexte, le Medef, dénonçant des débats politiques au point mort, a partagé ses propositions économiques et politiques à travers la voix de son collectif « Front économique », émanation de la REF 2024 et de la volonté de Patrick Martin de positionner le Medef au cœur du débat public. Ces propositions ont pour objectif de dynamiser la compétitivité française face à ce que l’organisation dénonce comme un « décrochage ».
Ce qu'il faut retenir cette semaine
I. Actualités économiques
A) Bilan et perspectives
1. CDI en hausse, chômage stable et travail intérimaire en recul : l'emploi résiste encore
L’effet de la dernière réforme des retraites, adoptée en 2023, se fait déjà ressentir sur le taux emploi des 60-64 ans, qui a atteint un record de 42,4 %. La France reste en retard sur la moyenne européenne. La Tribune, 31.08.2025
2. +3% en un an : l’absentéisme des salariés français continue de progresser
En 2024, l’absentéisme a atteint 5,09 %, selon un baromètre du cabinet WTW. En cause, des salariés qui s’arrêtent plus souvent, et des arrêts de plus en plus longs. Les risques psychosociaux s’imposent par ailleurs comme la première cause de ces arrêts longs. Le Figaro, 02.09.2025
3. Emploi : l'artisanat toujours en butte à de fortes difficultés de recrutement
Le manque de main-d’œuvre et la faible attractivité de certains métiers expliquent pourquoi les artisans peinent toujours à recruter, selon le baromètre ISM-MAAF. La demande de main-d'œuvre reste très fournie, avec 46 % d'offres d'emploi recensées de plus fin 2024 par rapport à la même période de l'avant-Covid. Les Echos, 04.09.2025
4. Un actif sur deux prêt à se reconvertir dans la transition écologique
Les aspirations évoluent. Quelque 49 % des actifs (et 67 % des CSP+) se disent prêts à changer de métier pour travailler dans un secteur lié à la transition écologique, selon un sondage Ifop pour le Forum de Giverny. Le Figaro, 05.09.2025
B) Projections et propositions d’acteurs
1. EXCLUSIF - Coût du travail : la grande réforme de 2026 sur les rails
Le gouvernement Bayrou finalise une réforme des exonérations de cotisations sociales. L'idée est de « ne pas pénaliser » les secteurs employant des salariés parmi les moins qualifiés, mais aussi de « soutenir l'attractivité et la compétitivité des secteurs à forte valeur ajoutée, comme le secteur industriel ». Les Echos, 30.08.2025
2. Travail, retraite, formation : les propositions du Front économique face au « décrochage français »
Définir un âge pivot variable, étendre la capitalisation, augmenter la durée du travail des personnes en emploi, basculer vers la TVA plusieurs points de prélèvements acquittés par les employeurs sur le travail, voici quelques-unes des propositions rendues publiques par le « Front économique », collectif d’économistes, d’universitaires et de dirigeants d’entreprises lancé par le Medef en 2024. News Tank RH, 01.09.2025
3. Apprentissage : plus de 1 milliard d'euros de coupes prévues pour 2026
En l'état actuel du budget du gouvernement Bayrou, le ministère du Travail doit faire une croix sur 1,5 milliard d'euros, dont les deux tiers ciblés sur l'apprentissage. Les Echos, 01.09.2025
4. Sur le marché du recrutement, les employeurs reprennent la main
Après la période post-Covid, particulièrement faste pour l’emploi, la rentrée est placée sous le signe de l’incertitude. Le contexte maussade contribue à un rééquilibrage des relations entre candidats et entreprises, à la faveur de ces dernières. Dans de nombreux secteurs d’activité, les cadres sont contraints de revoir leurs prétentions à la baisse. Le Monde, 03.09.2025
II- Actualités politiques et règlementaires
1. Budget 2026 : tous les syndicats en ordre de bataille pour une grande mobilisation le 18 septembre
Les huit principales organisations syndicales ont affiché leur unité ce vendredi, en appelant à une mobilisation le 18 septembre « y compris par la grève et la manifestation ». Une rentrée sociale sur les chapeaux de roue, traduisant une colère qui gronde depuis des mois, voire des années. Le Figaro, 30.08.2025
2. En cas d'échec des négociations avec les syndicats, le gouvernement est-il vraiment dans son droit de reprendre la main sur l'assurance chômage?
Alors que les syndicats sont unanimement opposés à négocier une énième fois les règles d'indemnisation des demandeurs d'emploi, le Premier ministre se garde la possibilité de reprendre la main. BFM Business, 01.09.2025
3. Le climat jugé étrange des consultations de la ministre Panosyan-Bouvet avec les partenaires sociaux
La ministre du travail continue de recevoir patronat et syndicats dans le cadre des pistes dévoilées en juillet pour redresser les finances publiques, malgré la très probable chute du gouvernement rendant hypothétique l’ouverture de plusieurs chantiers annoncés. Le Monde, 03.09.2025
4. Pour sortir de la crise politique, Emmanuel Macron se tourne vers les socialistes
Tandis que le Premier ministre, François Bayrou, poursuit ses consultations avec les forces politiques, le président de la République a invité, mardi, les chefs des partis de la coalition gouvernementale à élargir l’assise du bloc central en travaillant avec le PS. Le Monde, 03.09.2025
III- TRIBUNE
1. « Suppression de jours fériés : 2 sur 139 jours non travaillés »
La proposition de François Bayrou de supprimer deux jours fériés avait suscité l'indignation des oppositions. La logique est purement comptable : un jour férié coûte 1,5 milliard d'euros au niveau national. Eric Gardner de Béville, membre du Cercle de Montesquieu, rappelle que ce sacrifice est minime et nécessaire. Les Echos, 04.09.2025