Baromètre Prism'emploi - l'emploi intérimaire en décembre 2024

En décembre 2024, l’emploi intérimaire (contrats de travail temporaire et CDI intérimaires) représente 612 200 équivalents temps plein (ETP), soit environ 110 000 ETP de moins qu’en décembre 2023, correspondant à une baisse de 15,3 % par rapport à décembre 2023. Le mois de décembre est ainsi caractérisé par une tendance fortement dégradée, se situant 8 points en dessous de l’évolution moyenne observée depuis le début de l’année 2024 (-7,3 %).
Le 21/02/2025
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COMMENTAIRE GÉNÉRAL POUR LE MOIS DE DECEMBRE 2024

En décembre 2024, l’emploi intérimaire (contrats de travail temporaire et CDI intérimaires) représente 612 200 équivalents temps plein (ETP), soit environ 110 000 ETP de moins qu’en décembre 2023, correspondant à une baisse de 15,3 % par rapport à décembre 2023. Le mois de décembre est ainsi caractérisé par une tendance fortement dégradée, se situant 8 points en dessous de l’évolution moyenne observée depuis le début de l’année 2024 (-7,3 %).

Ce décrochage s’explique par un environnement économique et politique troublé et doit être interprété avec prudence.

En effet, l’intérim, qui permet aux entreprises d’adapter leurs effectifs aux évolutions des commandes, est fortement exposé au risque d’instabilité. D’après les premières estimations de l’INSEE, le PIB en France serait au 4ème trimestre orienté à la baisse (-0,1 %) pour la première fois depuis le 1er trimestre 2022, à
contretemps de la plupart des pays industrialisés.

De plus, face à l’ampleur de la dégradation des finances publiques et aux difficultés d’adoption du PLF et du PLFSS, les acteurs économiques ont fait preuve d’attentisme en suspendant leurs décisions d’embauche et d’investissement.

La consommation des ménages a également ralenti, pénalisant tout particulièrement certaines activités tertiaires (commerce, logistique…).

Aussi, le mois de décembre ne saurait présager de la situation des prochains mois compte-tenu de ce contexte d’instabilité exceptionnelle, d’autant plus que les évolutions observées en cette période sont traditionnellement impactées par le positionnement des vacances et des jours fériés.

Dans le détail, en décembre 2024 (par rapport à décembre 2023), l’intérim enregistre, dans tous les secteurs, ses plus mauvais résultats de l’année :

  • L’industrie (-13,2 %), le BTP (-11,9 %) et le commerce (-12,3 %) connaissent des baisses à deux chiffres qui se situent néanmoins légèrement au-dessus de l’évolution moyenne (-15,3 %).
  • Les services (-16,1 %), pénalisés par de nouvelles contraintes législatives concernant le recours à l’intérim dans les métiers de la santé et de l’action sociale, baissent plus que la moyenne.
  • Avec -23,4 %, l’emploi intérimaire dans les transports et la logistique, affaibli par la consommation des ménages, chute le plus fortement.

   

Dans ce contexte sectoriel, le recul de l’intérim touche davantage les cadres et professions intermédiaires (-18,3 %) et les employés (-23,1 %) que les ouvriers qualifiés (-14,2 %) et non qualifiés (-11,7 %).

    

Les effectifs intérimaires s’inscrivent en baisse (-15,3 %) au niveau national.

L’ensemble des secteurs est en baisse

L'emploi intérimaire diminue dans le BTP (-11,9 %), le commerce (-12,3 %), l’industrie (-13,2 %), les services (-16,1 %) et les transports (-23,4 %).

L’ensemble des qualifications est en baisse

L'emploi intérimaire diminue chez les ouvriers non qualifiés (-11,7 %), les ouvriers qualifiés (-14,2 %), les cadres et professions intermédiaires (-18,3 %) et les employés (-23,1 %).

  

LE CDI INTÉRIMAIRE

En décembre 2024, le CDI Intérimaire représente 42 700 ETP, correspondant à 6,9% des effectifs des agences d’emploi.

Sur les territoires, le recours au CDII est nettement surreprésenté en Pays-de-la-Loire (13,6 %), en Hauts-de-France (11,9 %) et en Normandie (9,8 %). C’est en PACA et en Ile-de-France (avec respectivement 3,9 % et 3,2 % des effectifs) que ce contrat est, ce mois-ci, le moins développé.

La répartition géographique des CDII se concentre à plus de 40 % dans 3 régions caractérisées par une forte orientation industrielle : Pays de la Loire : 15,3 %, Hauts-de-France : 14,2 % et Auvergne-Rhône-Alpes: 13,5 %.

    

LA FRANCE DES RÉGIONS

Décembre 2024 par rapport à décembre 2023.

Toutes les régions métropolitaines sont en baisse.

Dans le détail géographique, les tendances sont particulièrement dégradées dans deux régions fortement exposées à l’activité des entrepôts logistiques : Centre-Val-de-Loire (-21,8 %) et Hauts-de-France (-18,3 %).

 

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