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Baromètre Prism'emploi - l'emploi intérimaire en décembre 2020 et bilan annuel

Le 10/02/2021

COMMENTAIRE GÉNÉRAL POUR L’ANNÉE 2020

  

L’année 2020 est marquée par la perte de 185 000 emplois intérimaires (en ETP)

Au cours de l’année 2020, le travail temporaire a reculé de 23,6 %, correspondant à la disparition de près de 185 000 emplois intérimaires en équivalent temps plein. Ce sont ainsi, en moyenne, 594 000 intérimaires qui ont été délégués par les agences d’emploi, effaçant la croissance observée entre 2016 et 2018 et rétrogradant le niveau du travail temporaire à celui de 2015.

  

Une chute brutale en mars liée à la crise sanitaire

Si les deux premiers mois de l'année 2020 se sont situés sur une tendance comparable à celle de l'année 2019, le mois de mars, après avoir enregistré une stagnation lors de la première quinzaine, a été marqué par un effondrement consécutif à la crise sanitaire à partir du 16 mars.
A la mi-mars, en quelques jours, les effectifs en mission ont baissé de 65 % et sont restés à ce niveau tout au long du confinement. Au cours de cette période, l’activité partielle a permis d’atténuer les conséquences économiques de la baisse, laquelle s’est située aux mois d’avril et de mai aux environs de -50 %.
Le « déconfinement » en juin a conduit mécaniquement à une amélioration de la situation, mais celle-ci s’est avérée lente, modérée et inégale selon les territoires. Le « point haut » du second semestre s’est situé en octobre avec -10,3 %.
Le reconfinement du mois de novembre s’est traduit par un nouveau décrochage (-4,2 points de tendance par rapport à octobre). Celui-ci est apparu relativement limité au regard de la situation lors du premier confinement. Il s’est néanmoins caractérisé par de fortes dégradations pour les activités directement entravées par la crise sanitaire (hôtellerie-restauration, événementiel, tourisme, activités aéroportuaires…).
Les effets de rattrapage observés au mois de décembre (+ 3 points de tendance) ont permis de recouvrer une partie des emplois perdus en novembre.

   

L’évolution de l’intérim dans le secteur transport-logistique s’est nettement démarquée 

  

 

L’industrie a été caractérisée par une baisse de -26,9 % en 2020, se situant 3,3 points en dessous de la moyenne des secteurs (-23,6 %). En effet, le redressement observé au cours du second semestre a été moins marqué qu’en moyenne || la situation particulièrement dégradée dans les filières aéronautique et automobile ayant freiné la reprise de l’activité.

Le BTP a connu une dégradation de -28,8 %, se situant 5,2 points en dessous de la moyenne des secteurs. Le premier confinement s’est traduit par une quasi-interruption de tout recours à l’intérim entre mi-mars et mi-mai. Un effet de rattrapage a ensuite été observé jusqu’à fin août avec des tendances plus porteuses que la moyenne. Toutefois, depuis septembre, la situation s’est à nouveau dégradée.

Le commerce a enregistré un recul de -19,5 %, soit 4,1 points au-dessus de la moyenne des secteurs. La consommation des ménages ayant été moins heurtée en 2020 que le niveau de l’activité, l’emploi intérimaire dans le commerce a été sensiblement moins pénalisé. En revanche, c’est dans ce secteur que le reconfinement du mois de novembre a eu le plus fort impact avec une baisse de -26,7 %.

Le secteur transport-logistique s’est distingué par un repli limité à -3,8 %, soit 9,8 points au-dessus de la moyenne des secteurs. Le commerce électronique et les plateformes logistiques, dans le contexte de crise sanitaire, ont maintenu, voire développé, leur activité au cours du deuxième trimestre. Ces secteurs ont contribué à atténuer la baisse totale de l’emploi intérimaire. Depuis septembre, l’emploi intérimaire y enregistre une croissance toujours portée par le dynamisme du commerce en ligne.

Relais de croissance solide en 2018 et en 2019, le secteur des services a connu en 2020 une dégradation de -28,6 %, soit 5 points en dessous de la moyenne des secteurs. Le redressement au cours du second semestre y a été moins marqué qu’en moyenne, en raison de certaines activités durablement sinistrées telles que l’hôtellerie-restauration, les services aéroportuaires, la culture et les loisirs. Par ailleurs, le développement du télétravail dans certaines activités (comptabilité, assurance, finances…) s’est avéré moins propice au recours à l’intérim, en raison de freins organisationnels pour la prise de poste à distance.

  

Tous les niveaux de qualification sont à peu près touchés dans les mêmes proportions par la crise sanitaire

L’observation des niveaux de qualifications montre, en 2020, une relative homogénéité des tendances comprises entre -25,7 % (ouvriers qualifiés) et -20,8 % (employés).

Toutefois, au second semestre, l’écart a eu tendance à s’amplifier entre les métiers à plus forte valeur ajoutée (Cadres et Professions Intermédiaires d’une part et Ouvriers Qualifiés d’autre part) et ceux de premiers niveaux (Ouvriers Non Qualifiés et Employés), un peu moins touchés par les effets de la crise sanitaire.

   

LA FRANCE DES RÉGIONS

Cumul annuel : janvier-décembre 2020 (%)

En 2020, l’emploi intérimaire a fortement été impacté par la crise du Covid-19.

Au cours de l’année 2020, l’emploi intérimaire a enregistré une baisse de -23,6 % par rapport à 2019.

Toutes les régions ont connu en 2020 une baisse marquée, comprise entre -28,9 % (Grand-Est) et -19,2 % (Bretagne). Ces différences s’expliquent en grande partie par l’exposition sectorielle des régions aux secteurs sinistrés (industrie automobile, aéronautique, services…) ou aux secteurs moins touchés, voire porteurs (filière agro-alimentaire, logistique …). Par ailleurs, dans le Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté, l’intérim transfrontalier a également souffert des contraintes sanitaires.

    

     

COMMENTAIRE GÉNÉRAL POUR DÉCEMBRE 2020

Après la baisse de -14,5 % enregistrée en novembre (par rapport à novembre 2019), le travail temporaire recule de -11,5 % en décembre (par rapport à décembre 2019). Cette baisse se traduit par la destruction de 89 000 emplois en équivalent temps plein sur un an.

La moindre dégradation en décembre, comparée à celle de novembre, s’explique par la fin du confinement et les effets de rattrapage de consommation dans des secteurs tels que le commerce avec -11,3 % en décembre (après -26,7 % en novembre) et les transports-logistique avec +17,1 % (après +13,8 % en novembre).

Bien que légèrement moins mauvaises que celles du mois dernier, les tendances dans le BTP - baisse de 18,9 % après -19,9 % en novembre- et dans les services - baisse de 22,5 % après -25 % en novembre - n’enregistrent pas d’amélioration notable.

Le secteur de l’industrie connait une amplification de la baisse passant de -15,9 % à -17,1 %.

Parmi l’ensemble des activités, c’est dans les services que l’intérim est le plus touché (11 points en dessous de la tendance moyenne), en raison de la quasi-absence d’activité dans l’hôtellerie-restauration et la généralisation du télétravail dans les services aux entreprises et la finance, qui constitue un obstacle au recours à l’intérim.

Dans ce contexte, les emplois les plus qualifiés : cadres et professions intermédiaires (avec -18,5 %) et ouvriers qualifiés (avec -16,0 %), connaissent une baisse nettement plus marquée que les ouvriers non qualifiés (-9,8 %) et les employés, dont le nombre (+1,2 %) progresse modestement.

Le nombre de CDI Intérimaires signés depuis le lancement de ce contrat atteint désormais 102 700 contrats soit 20 000 de plus sur un an.

  

La majorité des secteurs sont en baisse

L’emploi intérimaire augmente dans les transports (+17,1 %), mais diminue dans le commerce (-11,3%), l’industrie (-17,1 %), le BTP (-18,9 %) et les services (-22,5 %).

La majorité des qualifications diminuent

L’emploi intérimaire est en hausse chez les employés (+1,2 %), mais baisse chez les ouvriers non qualifiés (-9,8 %), les ouvriers qualifiés (-16,0 %) et les cadres et professions intermédiaires (-18,5 %).

Toutes les régions sont en baisse

En décembre 2020, toutes les régions subissent la crise.

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